Fixation et répétition
Argument
English version below
Alexandre Stevens
La répétition est un des quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, comme Lacan les reprend dans le Séminaire XI où il introduit avec la répétition, un nouveau mode du réel. Pour ce faire il la distingue du transfert que les post-freudiens avaient écrasé sur la répétition de figures du passé.
La fixation quant à elle est un terme freudien, plutôt discret dans l’usage qu’en fait Freud qui ne lui donne jamais un grand destin dans sa métapsychologie. C’est Jacques-Alain Miller, lecteur de Freud, qui lui donne une nouvelle pertinence dans sa traversée du dernier Lacan : “la jouissance (…) est un événement de corps. (…) est de l’ordre du traumatisme (…) elle est l’objet d’une fixation.” (1) Ce n’est pas la première fois qu’il prend appui sur Freud pour nous proposer un accès au dernier Lacan. Il nous avait déjà proposé en ce sens une lecture de Inhibition, Symptôme et Angoisse. (2)
Fixierung
Je me suis reporté à l’index des Gesammelte Werke pour trouver que la fixation est un terme qui apparait chez Freud, quasi pour la première fois, en 1905 dans Les trois essais sur la théorie sexuelle. Dans le développement de la vie sexuelle, Freud repère de premiers facteurs perturbants — étant entendu qu’elle est perturbée à des degrés divers chez chacun. Ces premiers facteurs, constitutionnels, sont encore peu précis chez Freud, mais ils contiennent ce qu’il appelle une “adhérence” aux impressions de la vie sexuelle. C’est cette “adhérence” qu’il nomme “capacité de fixation.” (3) C’est lors de rencontres ultérieures, faites “d’activation accidentelle de la sexualité infantile”, que ce matériel “peut être fixé sous la forme d’un trouble durable.” (4)
Voilà la fixation, dont la structure élémentaire est ici déjà présente : il y a de premiers facteurs, ranimés par une contingence traumatique qui produit une fixation dans un symptôme dont l’élément durable nous permet de sous-entendre une répétition. “Chaque pas sur ce long chemin du développement [de la vie sexuelle] peut devenir point de fixation.” (5) Ce qui se précisera dans la suite est que ces premiers facteurs relèvent toujours d’une dimension pulsionnelle.
En 1909, dans Sur la psychanalyse, qui sont ses conférences américaines, il est plus précis. Les symptômes hystériques sont décrits par lui comme “des restes et des symboles commémoratifs” d’expériences traumatiques et témoignent ainsi d’une fixation aux traumas (6). Cette fixation ne concerne donc pas seulement les signifiants du trauma, les symboles, mais aussi sa charge d’excitation, c’est-à-dire ce qu’il nomme les “restes” pulsionnels.
C’est encore plus clair dans la 18ème de ses conférences d’Introduction à la Psychanalyse qui porte justement sur la fixation (7). Ce texte de 1917 est postérieur à la guerre et le lien se fait ici avec les névroses traumatiques. Comme dans celles-ci, la fixation de la libido se produit toujours à un moment traumatique et celui-ci est parfois très précoce. La pulsion est arrêtée, inhibée, et se fixe à un certain moment du développement.
Enfin dans Analyse avec fin et analyse sans fin, de 1937, Freud dit ceci en parlant du développement de la libido : "même dans le développement normal, la transformation ne se fait jamais complètement, de sorte que des restes des fixations libidinales antérieures peuvent être maintenus jusque dans la configuration définitive.” (8) Chez Freud, la fixation est ainsi toujours liée à la répétition d'un trait libidinal particulier qui a été traumatique, c’est-à-dire qui a concerné l’irruption d’un réel. Mais toutefois il arrête la visée de l’expérience analytique au roc de la castration, sans aller au-delà, sans viser ce point de fixation. C’est Lacan qui va mener l’analyse au-delà jusqu’à dénuder ce point dans la passe et ce dont témoignent les AE c’est bien en effet de ce Un de jouissance qui est cette fixation que Freud a repéré sans jamais vraiment l’aborder. On retrouve en effet ce terme en quelques endroits dans son œuvre, mais il faut bien remarquer qu’il ne lui a pas donné une grande portée.
C’est Jacques-Alain Miller qui rapproche cette fixation du Un de jouissance dans le dernier Lacan, quand la jouissance n’est plus prise dans la dialectique du désir mais qu’elle devient pur choc contingent. Vous trouverez ce développement dans les cours 4 et 9 de L’Être et l’Un. (9) “Ce que Freud a repéré est ce que nous formulons comme la conjonction du Un et de la jouissance, une conjonction qui fait que la libido ne se laisse pas aller à l’avatar, à la métamorphose, au déplacement. Ce que veut dire point de fixation, c’est qu’il y a un Un de jouissance qui revient toujours à la même place, et c’est à ce titre que nous le qualifions de réel.” (10)
La répétition
La répétition est par contre un concept qui reçoit une place importante chez Freud. Un de ses textes y est consacré, Remémoration, Répétition, Perlaboration. (11) Dans ce texte la répétition est liée au transfert et vient faire résistance dans la cure, voire aggrave les symptômes. Les motions pulsionnelles restent sous-jacentes. C’est cela que Lacan inverse quand dans “Les Quatre Concepts fondamentaux de la psychanalyse” il sépare répétition et transfert pour coupler plutôt la répétition avec la pulsion.
Et dans “Au-delà du principe de plaisir” c’est la compulsion de répétition qui, de l’aveu de Freud, nous met sur la trace de la pulsion de mort à partir de la répétition de l’élément traumatique (12).
Toutefois, chez Freud, comme chez Lacan avant le Séminaire XI, la répétition est essentiellement symbolique. L’exemple majeur chez Lacan en est son Séminaire sur la “Lettre volée”, où c’est une syntaxe qui introduit la répétition signifiante avec son caractère automatique. “Cet automatisme est à proprement parler la valeur de la mémoire freudienne, (…) chargée de toute l'histoire du sujet. (…) On peut dire qu'aux origines de son enseignement, Lacan fait de l’inconscient seulement une phrase répétitive qui obéit aux lois de la détermination symbolique.” (13) Et on peut ajouter que ce réseau des alpha, bêta, gamma, met en évidence la répétition comme l’élaboration d’un savoir, S2. (14)
“Il y a quelque chose d’honnête dans la répétition, de bien connu.” (15) Il n’y a pas vraiment de surprise. Par contre, dans le Séminaire XI, Lacan amène une nouvelle sorte de répétition. Avec le couple aristotélicien de tuché et automaton, il introduit en effet un nouveau type de répétition. L'automaton est la répétition signifiante qui obéit à l'ordre symbolique, alors que la tuché est l'irruption d'un réel, une rencontre fortuite, qui n'obéit pas à l'ordre symbolique. C’est la rencontre manquée, celle qui ne s’inscrit pas dans la répétition signifiante. C’est ce qui donne sa place à l’objet petit a et ouvre ainsi un nouveau sens au réel : l’irruption de bouts de réel, comme bouts de jouissance.
La tuché est une “rencontre avec le réel" (16) qui se “dérobe”, qui “est au-delà de l'automaton", c'est l'irruption d'une première rencontre "derrière le fantasme". C'est donc la répétition d'un traumatisme. C'est le réel qui est le principe de cette répétition qui se produit comme par hasard (17). “C’est déjà ici, dans ce ‘comme au hasard’ l’annonce de ce que dans le tout dernier enseignement de Lacan il fera valoir comme ‘le réel est sans loi’." C'est "le réel comme inassimilable” (18).
Le Sinthome
Lacan va par la suite lier toujours davantage la répétition et la pulsion, au point que dans le Séminaire XVII, L’Envers, “II dit que la répétition n'est pensable, n'a de valeur, qu’à partir de la jouissance” (19) Et Miller précise : “Ce que Lacan appelle savoir dans ce Séminaire XVII, c'est la transcription de la fable freudienne de la répétition. (…) c’est la répétition en tant qu’elle a rapport avec la jouissance.”(20) La répétition est ainsi liée au plus-de-jouir qui échappe à l’opération du signifiant.
Mais la répétition va trouver dans le dernier Lacan une autre formule encore, plus radicale, puisqu’elle devient le sinthome lui-même. Il y a le Un du signifiant tout seul, hors symbolique, qui frappe le corps et y laisse une marque de jouissance. Le sinthome sera la répétition, une itération, de cette marque de jouissance. C’est là que nous retrouvons la fixation freudienne. On peut dire que le sinthome c’est la répétition d’une fixation, c’est même la répétition + la fixation.
C’est le sinthome, écrit avec t-h, qui est la dernière forme de la répétition et qu’il s’agit maintenant de pouvoir lire. Il ne s’agit plus d’y découvrir l’avènement d’une signification, mais de lire la lettre de l’évènement de jouissance qui se répète dans l’évènement de corps.
De cette itération, comme répétition d’un genre nouveau, qui ne se prête pas à l’interprétation mais est articulée à la jouissance, Jacques-Alain Miller nous a donné un exemple paradigmatique. Je le cite, dans son texte Lire un symptôme : “C’est ce qui se dénude dans l’addiction, dans le « un verre de plus » (…) L’addiction c’est la racine du symptôme qui est fait de la réitération inextinguible du même Un. C’est le même, c’est-à-dire précisément ça ne s’additionne pas. On n’a jamais le « j’ai bu trois verres donc c’est assez », on boit toujours le même verre une fois de plus. C’est ça la racine même du symptôme. C’est en ce sens que Lacan a pu dire qu’un symptôme c’est un et cætera. C’est-à-dire le retour du même événement.” (21)
Vous voyez que le thème de notre prochain congrès est aussi, en un sens, dans la suite logique de celui-ci.
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[1] Jacques-Alain Miller, L’être et l’Un, cours 4 du 9.2.2011.
[2] Jacques-Alain Miller, Le Partenaire symptôme, cours du 3 et du 10.12.1997.
[3] Sigmund Freud, Trois essais sur la théorie sexuelle, p 194-195, éd nrf-Gallimard, 1987. Adhérence en français et ‘pertinacity’ en anglais, sont la traduction du mot allemand, Haftbarkeit, G.W. V, p. 144.
[4] Ibid, p. 196.
[5] Ibid, p. 185.
[6] Sigmund Freud, Sur la psychanalyse, p 41-43, éd nrf-Gallimard, 1991.
[7] Sigmund Freud, Introduction à la psychanalyse, p 255 et svtes, éd pbp, 1978.
[8] Sigmund Freud, L’analyse avec fin et l’analyse sans fin, Résultats, idées, problèmes II, p. 244, PUF 1985
[9] Jacques-Alain Miller, L’Être et l’Un, cours 4 du 9.2.2011 et 9 du 30.3.2011.
[10] Jacques-Alain Miller, L’Être et l’Un, cours 9 du 30.3.2011.
[11] Sigmund Freud, Remémoration, Répétition, Perlaboration, (texte de 1914) in La Technique Psychanalytique, p. 105 et svt, PUF 1977.
[12] Sigmund Freud, Essais de psychanalyse, p. 104, pbp 1981.
[13] Jacques-Alain Miller, Transfert, répétition et réel sexuel, Quarto 121 (2019), p. 14 (cours 15.3.1995).
[14] cf Jacques-Alain Miller, cours Le Partenaire Symptôme, cours du 6.5.98.
[15] Jacques-Alain Miller, La fuite du sens, cours du 20.3.1996
[16] Jacques Lacan, Sem XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse (Texte établi par Jacques-Alain Miller), 1973, Paris : Seuil, p 53.
[17] Ibid, p. 54.
[18] Jacques-Alain Miller, L’être et l’Un, cours 3 du 2.2.2011.
[19] Jacques-Alain Miller, Transfert, répétition et réel sexuel, Quarto 121 (2019), p. 17 (cours 15.3.1995).
[20] Ibid.
[21] Jacques-Alain Miller, Lire un symptôme. https://www.wapol.org/es/articulos/TemplateImpresion.asp?intPublicacion=13&intEdicion=2&intIdiomaPublicacion=1&intArticulo=2305&intIdiomaArticulo=5
NLS Congress 2022
Fixation and Repetition
Argument
Alexandre Stevens
Repetition is one of the four fundamental concepts of psychoanalysis, as set out by Lacan in Seminar XI where, with repetition, he introduced a new mode of the real. To do so, he distinguished it from transference, which the post-Freudians had reduced to being merely the repetition of figures from the past.
As for fixation, it is a Freudian term, which Freud made use of in a rather discreet way and which was never given a significant place in his metapsychology. It was Jacques-Alain Miller, a careful reader of Freud, who gave it a new relevance when he took up the last period of Lacan’s teaching: "jouissance (...) is an event of the body. (...) it is of the order of trauma (...) it is the object of a fixation”. (1) This was not the first time he had drawn upon Freud to propose a way of approaching Lacan’s last teaching. He had already proposed a reading of Inhibition, Symptom and Anxiety in this sense. (2)
Fixierung
I referred to the index of the Gesammelte Werke and found that fixation is a term that appeared for just about the first time in Freud’s work, in 1905, in his “Three Essays on Sexuality”. In the development of sexual life, Freud identifies initial disturbing factors – it being understood that it is disturbed, in varying degrees, for each person. In Freud, these first, constitutional factors are still not very precise. They contain what he calls a “pertinacity” towards the impressions of sexual life. It is this “pertinacity” (3) that he calls a “susceptibility to fixation”.(4) It is in later encounters, made up of “stimulations of infantile sexuality as are experienced accidentally" that this material “can become fixed as a permanent disorder”. (5)
This is the fixation, the elementary structure of which is already present here: there are first factors, revived by a traumatic contingency that produces a fixation in a symptom whose durable element allows us to infer a repetition. “Every step on this long path of development [of sexual life] can become a point of fixation”. (6) What will become clearer later is that these first factors always refer to a drive dimension.
In 1909, in his Five Lectures on Psychoanalysis, in other words his American lectures, he is more precise. Hysterical symptoms are described by him as "residues and mnemic symbols" of traumatic experiences and thus testify to a fixation to traumas. (7) This fixation does not only concern the signifiers of the trauma, the symbols, but also its charge of excitation, i.e., what he calls drive “residues”.
This is even clearer in Lecture XVIII of his Introductory Lectures on Psychoanalysis, which deals precisely with fixation. (8) This 1917 text is post-war, and the link is made here with traumatic neuroses. As in these, the fixation of the libido always occurs at a traumatic moment, and this is sometimes very early. The drive is stopped, inhibited, and fixed at a certain point in development.
Finally, in Analysis Terminable and Interminable, 1937, Freud says the following about the development of the libido: "even in normal development the transformation is never complete and residues of earlier libidinal fixations may still be retained in the final configuration”. (9) For Freud, fixation is thus always linked to the repetition of a particular libidinal trait that has been traumatic, in other words, that has involved the irruption of a real. However, he brings the aim of the analytical experience to a halt at the rock of castration, without going beyond it, without aiming at this point of fixation. It is Lacan who will take the analysis beyond this point to the point of stripping it bare in the Pass, and what the Analysts of the School (A.S.) testify to is indeed this One of jouissance which is this fixation that Freud discovered without ever really addressing. We find this term in a several places in his work, but it should be noted that he never gave it much scope.
Jacques-Alain Miller is the one who connected this fixation with the One of jouissance in the last Lacan, where jouissance is no longer taken up in the dialectic of desire but becomes a purely contingent shock. You will find this development in the fourth and ninth lessons of Being and the One. (10) "What Freud identified is what we formulate as the conjunction between the One and jouissance, a conjunction that makes the libido not susceptible to transformation, metamorphosis, displacement. What we mean by point of fixation is that there is a One of jouissance that always returns to the same place, and it is on this account that we qualify it as real.” (11)
Repetition
Repetition, on the other hand, is a concept that is given an important place in Freud’s work. One of his texts is devoted to it, “Remembering, Repeating and Working Through”. (12) In this text, repetition is linked to transference and constitutes a resistance in the treatment, even aggravating the symptoms. In Freud, the instinctual impulse remains implicit. This is what Lacan reverses, in
The Four Fundamental Concepts of Psychoanalysis, when he separates repetition from transference and instead couples repetition with the drive.
And in Beyond the Pleasure Principle, it is repetition compulsion that, according to Freud, puts us on the trail of the death drive on the basis of the repetition of the traumatic element. (13)
However, for Freud, as for Lacan before Seminar XI, repetition is essentially symbolic. The privileged example for this in Lacan’s teaching, is his Seminar on the “Purloined Letter” where it is a syntax that introduces signifying repetition with its automatic character. “[T]his automatism has the value of Freudian memory in the strict sense (…) One could say that at the beginning of his teaching Lacan makes the unconscious only a repetitive sentence that obeys the laws of symbolic determination”. (14) And we can add that this network of alpha, beta, gamma, highlights repetition as the elaboration of a knowledge, S2. (15)
“There is something honest in repetition, something well known”. (16) There is no surprise in it. However, in Seminar XI, Lacan brings in a new kind of repetition. With the Aristotelian couple of tuché and automaton, he in fact introduces a new type of repetition. Here, while automaton is the signifying repetition that obeys the symbolic order, tuché is the irruption of a real, a chance encounter, which does not obey the symbolic order. It is the missed encounter, the one that is not inscribed in signifying repetition. It is what gives the object little a its place and thus opens up a new meaning for the real: the irruption of bits of the real, as bits of jouissance.
The tuché is an “encounter with the real” that “eludes us”, it “is beyond the automaton”, the irruption of a first encounter “behind the fantasy”. (17) It is therefore the repetition of a trauma. It is the real that is the principle of this repetition “that occurs as if by chance”. (18) “Here, already, in this ‘as if by chance’, we have the first indication of what, in his very last teaching, Lacan will bring to light as ‘the real is without law’. It is ‘the real as unassimilable’.” (19)
The Sinthome
Lacan will subsequently link repetition ever more closely to the drive, to the point that in Seminar XVII, The Other Side of Psychoanalysis, “[h]e says that repetition is not thinkable, has no value, except on the basis of jouissance”. (20) And as Miller goes on to clarify: “What Lacan calls ‘knowledge’ in Seminar XVII is the transcription of the Freudian fable of repetition. What he calls knowledge is repetition insofar as it is in relationship with jouissance”. (21) Repetition is thus linked to the surplus jouissance that escapes the operation of the signifier.
But, in Lacan’s last teaching, repetition will find another, even more radical formulation, since it becomes the sinthome itself. There is the One of the signifier all alone, outside the symbolic, which strikes the body and leaves a mark of jouissance there. The sinthome will be the repetition, an iteration, of this mark of jouissance. This is where we meet up with what Freud designated as fixation. We can say that the sinthome is the repetition of a fixation, it is even the repetition + the fixation.
This is the sinthome, written with a t-h, which is the last form of repetition and which we must now be able to read. It is no longer a question of discovering the advent of a signification, but of reading the letter of the event of jouissance that is repeated in the event of the body.
Jacques-Alain Miller has given us the paradigmatic example of this iteration, as a repetition of a new kind, which does not lend itself to interpretation but is articulated to jouissance. I quote from his text “Reading a Symptom”: “This is laid bare in addiction, in the ‘one more drink’ (…) Addiction is the root of the symptom which is made from the reiteration of the same One. It is the same, in the sense that it can’t be added up. One never gets to: ‘I’ve had three drinks, so that’s enough now’. One always downs the same drink, once more. It was in this sense that Lacan said the symptom is an et cetera, the return of the same event.”(22)
So, as you can see, the theme of our next Congress is also, in a sense, a logical continuation of this one.
Translated by Philip Dravers
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[1] Jacques-Alain Miller, L’être et l’Un, lesson 4 (9 February 2011).
[2] Jacques-Alain Miller, Le Partenaire symptôme, lesson of the 3rd and 10th of December 1997.
[3] Freud, S. Three Essays on the Theory of Sexuality, SE VII, p. 242. ‘Pertinacity’ in the English and adhérence in the French, translate the German, Haftbarkeit, G.W. V, p. 144.
[4] Ibid.
[5] Ibid.
[6] Ibid. p. 235.
[7] SE XI, p. 16.
[8] Freud, S., “Lecture XVIII: Fixation to Traumas—the Unconscious”, SE XVI, p. 273-285.
[9] Freud, S., “Analysis Terminable and Interminable”, SE XXIII, p. 229.
[10] Miller, J.-A., L’Être et l’Un, lesson 4 of 9th February 2011 and lesson 9 of 30th March 2011 (unpublished).
[11] Miller, J.-A., L’Être et l’Un, lesson 9 of the 30th March 2011 (unpublished).
[12] Freud, S., “Remembering, Repeating and Working Through”, SE XII, pp.145-156.
[13] Freud, S., “Beyond the Pleasure Principle”, SE XVIII, p.1-64.
[14] Miller, J.-A., “Transference, Repetition and the Sexual Real”, Psychoanalytical Notebooks 22 (2011), p. 11-12. Cf. NLS Messager 14: http://ampblog2006.blogspot.com/2011/01/14-20102011-en-towards-london-1-vers.html
[15] Miller, J.-A., “Le Partenaire Symptôme”, lesson of 6th May 1998 (unpublished).
[16] Miller, J.-A., “La fuite du sens” lesson of 20th March 1996 (unpublished).
[17] Lacan, J., The Four Fundamental Concepts of Psychoanalysis (London, Penguin, 1977), p. 53-54.
[18] Ibid. p. 54.
[19] Miller, J.-A. L’Être et l’Un, lesson of 15. 3. 1995, Quarto 121 (2019) p. 17
[20] Miller, J.-A. “Transference, Repetition and the Sexual Real” op. cit. p. 17 (or online, see previous).
[21] Ibid.
[22] Miller, J.-A., “Reading a Symptom”, Hurly-Burly 6 (2011), p. 152.
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