Voici plusieurs années maintenant que fonctionnent au Québec des Cartels du Pont Freudien. Ils s'inscrivent désormais dans NLS-Québec.
De nouveaux Cartels se constituent chaque année. Le travail en cartel permet à ceux qui le souhaitent de travailler à plusieurs, des textes psychanalytiques, la plupart du temps des textes de Freud et de Lacan.
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Qu'est-ce qu'un cartel ?
Le 18 mars 1980 dans un texte intitulé Monsieur A., Jacques Lacan présente de façon simple la question du Cartel et la logique collective : « Allez. Réunissez-vous à plusieurs, collez-vous les uns aux autres pour faire quelque chose et séparez-vous après pour faire autre chose. Il s'agit d'échapper à l'effet de groupe que je dénonce. » Concrètement, un cartel est un groupe composé de quatre personnes qui se choisissent dans un premier temps un thème de travail. Il peut s'agir d'un texte de Freud, de Lacan ou d'un autre auteur, extrait ou œuvre complète, d'un concept ou d'une problématique de la psychanalyse. Dans un second temps, au cours d'une première rencontre, le groupe se choisit un Plus-Un.
Qu'est-ce que le Plus-Un ?
Il ne s'agit pas d'un maître du savoir ou d'un « leader » ; il s'agit d'une personne réelle qui fera consensus au sein du groupe pour témoigner des effets de l'inconscient dans cette mise au travail de chacun, mais surtout qui aura la fonction de préserver la cause du travail de chacun. Au cours d'une première rencontre avec le Plus-Un, le cartel alors constitué, définit les modalités de travail : la question de chacun par rapport au thème choisi et le rythme des rencontres. La durée d'un cartel est au minimum d'un an. Il peut être reconduit au plus une année supplémentaire. Cette rencontre dans un Cartel, limitée dans le temps, est donc destinée à se dissoudre et à se renouveler avec d'autres. Le cartel est un cadre général de travail très souple dans ses modalités, une structure horizontale et discrète. Les modalités de travail doivent seulement respecter le cadre. Le cadre est entendu ici au sens du protocole expérimental ; il permet ainsi d'échanger avec d'autres qui se soumettent au même protocole et d'en tirer pour chacun et pour la communauté, enseignement. On peut partir d'une formule proposée par Jacques Lacan pour intituler la revue de l'école qu'il vient de fonder en 1964 : Scilicet qui signifie « Tu peux savoir ». Cette formule souligne l'entrecroisement entre le lien collectif, supposé par le débat lui-même, et une position subjective par rapport à l'ignorance. Cette formule nous défie d'avancer sur l'horreur de savoir, sur notre « je n'en veux rien savoir ». Donc tu peux savoir mais pas sans les autres ! Le Cartel comme voie d'accès au savoir dépendra de ce que chacun en fera. Il ne s'agit en aucun cas d'apprendre un savoir constitué, mais d'inventer son propre savoir à partir d'une élaboration transindividuelle : s'autoriser à penser pour son propre compte avec les autres. Le Cartel vient donc en lieu et place de ce trou dans le savoir propre à chacun et le Plus-Un assurera la fonction logique d'indiquer que le produit propre à chacun ne s'obtient pas sans les autres : la relation de chacun au savoir est le produit d'une élaboration collective. C'est donc un pari à chaque fois. Pari qu'entre la possible élaboration collective et la particularité de l'énonciation de chacun, on gagne un peu de savoir sur le terrain de l'ignorance. Un lieu d'adresse où exposer son travail de Cartel peut se créer chaque année au fil de la constitution des cartels. Si vous êtes intéressés par le travail en cartel, inscrivez-vous à partir du formulaire en ligne.
Voici un lien vers différents textes de références concernant le dispositif du cartel inventé par Lacan en 1964 : http://www.causefreudienne.net/cartels-dans-les-textes/
Matinée des cartels
Une matinée des cartels se tient à chaque rentrée, au mois de septembre