Laurent Dupont, invité à Montréal par NLS-Québec, donnera à cette occasion une conférence dans le cadre du CARPH
Jeudi 4 février de 12h30 à 14h.
Lieu : UQAM, Local SU-1550, 100 Sherbrooke Ouest, Montréal, Qc, Canada.
Laurent Dupont, psychanalyste à Mantes-la-Jolie (région parisienne, France), est Analyste de l'École (AE) (2015-2018) de l’École de la Cause Freudienne (ECF) et membre de l’Association Mondiale de Psychanalyse. Le titre d’A.E. est acquis pour trois ans, suite à une nomination par le jury de la passe, au terme de la procédure de la passe, dans laquelle l'analysant s'engage pour rendre compte de son expérience psychanalytique et de la fin de son analyse.
Il est aussi le coordinateur du réseau CEREDA pour la francophonie et le directeur de la prochaine journée de l'Institut de l'Enfant qui aura pour thème Après l'Enfant et qui traitera justement de cette question de l'adolescence.
Bibliographie : "En direction de l'adolescence", de Jaques-Alain Miller :
http://www.lacan-universite.fr/wp-content/uploads/2015/04/en_direction_d...
Informations :
http://nls-quebec.org/
https://www.facebook.com/groups/NLSQUEBEC
http://www.carph.uqam.ca/
Argument : L'adolescence existe-t-elle ?
Il arrive assez souvent que l’on rencontre des adolescents dans nos cabinets, mais rencontre-t-on l’adolescence ? Pas sûr. Le psychanalyste Jacques-Alain Miller le dit comme cela : l’adolescence « c’est une construction », « un artifice signifiant »1. Alors ? L’adolescence existe-t-elle ?
Pourtant, s’il y a un signifiant qui est symptôme de notre société d’aujourd’hui, c’est bien adolescent, on le retrouve à toutes les sauces, pornographie, addictions en tout genre : drogues, ordinateurs, jeux vidéos, à son portable…, manque de respect, désintérêt de la chose publique, refus du savoir, inculte, prêt à s’enrôler… Et, last but not least, l’adolescence concernerait bientôt la même tranche d’âge que le journal de Tintin, de 7 à 77 ans.
Freud prend la question par la biologie, la puberté. Cela rend-il vraiment compte de l’adolescence ? Sans doute le corps est impliqué, et il nous faudra voir ce qu’il en est. Par exemple, comment sait-on que l’on est un garçon ou une fille ?
Comment faire dans la rencontre avec l’autre sexe quand, du fait de devoir en passer par le langage, contrairement aux animaux, on rencontre l’impasse, la difficulté, le ratage... Pour la psychanalyse, la clinique a révélé que, du fait du langage, l’être humain doit en passer par le désir, le fantasme, pour satisfaire la pulsion. C’est à dire que l’amour est, par exemple, un artifice, un semblant, permettant de rencontrer l’autre, mais, du coup, cela ne renvoie qu’à notre propre regard, notre propre fantasme. Jacques-Alain Miller souligne que l’« on ne jouit pas du corps de l’Autre. On ne jouit jamais que de son propre corps »2. Alors, comment traite-t-on son corps Après l’Enfance ? Quelles conséquences ? À qui, à quoi, à partir de quels symptômes tente-t-on d’arrimer la jouissance ?
Aujourd’hui, quels discours viendront donner sens à l’être du sujet ? Quels soutiens la parole peut offrir à celui qui veut rencontrer le corps de l’Autre ? Lui donner une identité sexuée ? Et pour quels destins, formidables ou tragiques ?
À l’aide d’exemples cliniques, nous aborderons ces questions par le corps de celui qui doit faire avec l’impossible rencontre. Est-ce que cela dressera une cartographie de l’adolescence ? Nous verrons ensemble si nous avons besoin d’une carte ou d’une boussole.
1- Miller Jacques-Alain, « En direction de l’adolescence », In Perspectives, Interpréter l’enfant, Édition Navarin, 2015, p. 192.
2- Ibid., p. 202.