Programme d'études cliniques du Québec 2020-2021 : inscription jusqu'au 4 septembre 2020

Bandeau Programme clinique

 


Qu’est-ce que le Programme d'études cliniques?


Orienté par l’enseignement de Jacques Lacan, le Programme d'études cliniques vise dans ses objectifs l'enseignement de la psychanalyse, tant théorique que clinique.

Le Programme d'études cliniques s’adresse à des psychologues, psychiatres, psychothérapeutes, en formation, des soignants ou des intervenants en « santé mentale », ainsi qu’à des analysants, qui décident d’orienter leur pratique à partir de la psychanalyse.

Le Programme d'études cliniques s'inscrit dans l'espace de l'Institut du Champ Freudien et de l'Association UFORCA, rattachée à l'Union pour la Formation Continue en Clinique Analytique pour l'Université Populaire Jacques Lacan (UPJL). De nombreux programmes, antennes et sections cliniques dans plusieurs pays du monde en font partie. Voir le communiqué suivant :
http://www.amp-nls.org/page/fr/49/nls-messager/0/2013-2014/1493

Les activités ont lieu de septembre à juin de chaque année.

Admission


Sur dossier et entretien préalable.

Au-delà de tout critère administratif, les admissions sont prononcées au un par un après un entretien du candidat avec un des responsables du Programme d'études cliniques.

Pour faire la demande, il est nécessaire d’avoir un diplôme de niveau universitaire ou en cours d'acquisition.

Il n’y a pas de limite d’âge pour solliciter l’admission.

La demande d’admission doit être adressée, avec lettre de motivation et curriculum vitae, avant le 4 septembre 2020, à Ruzanna Hakobyan, Mercedes Rouault et Anne Béraud :

rhakobyan@gmail.com
mercedes.rouault@gmail.com
anne.beraud@pontfreudien.org

Une attestation de participation au programme sera remise aux participants s’ils ont rempli les conditions exigées (d'avoir participé à la totalité du programme).

La participation au Programme d'études cliniques n’autorise pas la pratique psychanalytique et ne confère pas un titre de psychanalyste.

Tarif d'inscription


  • Régulier : 490$
  • Étudiants : 290$
  • Membres de NLS-Qc : 290$

Ces tarifs comprennent l'inscription à l'ensemble des activités incluses dans le Programme d'études cliniques.
Chèque à faire à l'ordre de NLS-Québec et à envoyer à :
Eléa Roy
8183 rue Foucher
Montréal Qc, H2P 2B6

 
 
 

Programme pour l’année 2020-2021


  1. Soirée des cartels
  2. Séminaire théorico-clinique
  3. Rencontres cliniques avec patients
  4. Nosographie psychiatrique
  5. Séminaire mensuel organisé par le Pont Freudien
  6. Les deux rencontres annuelles du Pont Freudien
  7. Journées d’étude de NLS-Québec

 

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                                              petit1- Soirée des cartels


Date : Mercredi 9 septembre de 19h à 21h

Moment qui constitue un point d'orgue du travail en cartel, puisque c'est le lieu où sont exposés les travaux des cartellisants.

À chaque rentrée du mois de septembre, une rencontre des cartels a lieu.

19h00 – Ouverture
19h20 – 20h30 – Présentations et discussion.
20h30 – 21h - Formation de nouveaux cartels et répartition dans les cartels des inscrits au Programme d'études cliniques
Pour plus d’informations, consultez : http://nls-quebec.org

 

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                                              petit2- Séminaire théorico-clinique


 

Durée : 2 ans.

Description


Étude du Séminaire X L'angoisse, de Jacques Lacan.

En 1962-63, Lacan tient son séminaire sous le titre : L'angoisse (1).
 

Nous étudierons cette année 2020-21, les deux premières parties du Séminaire X « Introduction à la structure de l'angoisse » et « Révision du statut de l'objet », soit les 11 premiers chapitres.
 

(1) Lacan J., Le Séminaire, Livre X L'angoisse, Paris, Seuil, 2004.

 

Pour travailler ce Séminaire X, chaque participant au Programme sera inscrit dans un cartel, où il est attendu que le participant y mette du sien dans ce travail de cartel.

Un cartel est un petit groupe de travail qui permet une élaboration soutenue et qui possède une structure et un mode de fonctionnement propre. Un cartel est composé de quatre personnes et d'un Plus-Un, davantage expérimenté, dont la fonction est d’assurer le fonctionnement du cartel à partir du travail de chacun et d’interpréter les effets imaginaires du groupe. La durée du cartel est d'un an ou deux ans maximum.

Ainsi, les participants se réuniront en cartels et travailleront le Séminaire X dans chacun des cartels.

Le travail sera réalisé en deux temps :

  • Dans un premier temps, les cartels traiteront des chapitres du Séminaire X pendant leurs rencontres.
  • Dans le second temps, le séminaire mensuel capitonnera (articulera) les chapitres travaillés dans les cartels.

Il reviendra aux participants des cartels de présenter les textes de Freud abordés dans le Séminaire X, dans le cadre du séminaire mensuel.

La fréquence des rencontres des cartels reste à la discrétion de chaque cartel.

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                                              petit3- Rencontres cliniques avec patients


 

Fréquence : 4 fois dans l'année.

La « présentation de malades » a été au principe même de la formation, depuis le milieu du 19ème siècle, de générations successives de psychiatres et d’infirmiers, puis plus tard de psychologues et de psychanalystes, mais aussi de travailleurs sociaux, bref, de tous ceux que leur fonction destinait à soigner à l’hôpital, comme à accompagner hors de l’hôpital, les « malades mentaux ».

La « présentation de malades » est donc une pratique psychiatrique très ancienne et précieuse, particulièrement à l’école française. Elle est associée au tableau d'André Brouillet, Une leçon clinique du Dr Charcot à la Salpêtrière.

Traditionnellement, cette activité appartenait au strict champ psychiatrique, mais depuis les années 60, elle a été réintroduite par Jacques Lacan, avec les présentations de malades qu’il menait à l’hôpital Ste Anne à Paris. Elle est devenue un instrument du travail psychothérapique à l’hôpital, mais aussi de formation des psychanalystes dans le cadre des Programmes, Antennes et Sections cliniques créés sous les auspices du Département de psychanalyse de Paris VIII.
 

Dans le moment actuel, notamment en Amérique du Nord, on peut constater un certain déclin de la méthode clinique, dans une psychiatrie qui vise plus une définition de la maladie mentale à partir de l’application d’une série d’échelles qu’une référence formelle à la singularité du cas. Il y a donc une perte de référence à la clinique, tant dans la formation que dans la recherche et dans la pratique, qui se trouve de plus en plus réduite autour d’une nosologie limitée à des constellations syndromiques d’items co-occurents, propres aux classifications a-théoriques contemporaines.
 

Le Programme d'études cliniques vise à maintenir vivante la clinique psychanalytique qui se trouve de plus en plus effacée de la psychiatrie, de la psychologie et du champ de la santé mentale. Il ne s’agit donc pas d’une question d’École, mais bien plutôt du souci de soutenir un type d’approche thérapeutique qui reste tout à fait légitime pour la compréhension de la maladie mentale.

La démarche est la suivante. Une équipe soignante propose à un psychanalyste de rencontrer un patient, en présence même de l'équipe et des participants au Programme d'études cliniques. Qu’attendre de cette rencontre ? Pour le patient, c’est une occasion de venir témoigner de ce qui, pour lui, est « impossible à supporter ». Pour l’équipe soignante, des éclairages nouveaux peuvent être apportés sur certaines butées que rencontre la prise en charge. De même, des questions concernant les modalités de la stratégie thérapeutique sont soulevées.

Pour les participants au Programme d'études cliniques, il s’agit de se faire enseigner par les propos du patient à partir des inventions qu’il propose, et pas seulement dans une perspective de vérification, tout en cherchant cependant à repérer au plus près la structure clinique et le diagnostic. Il s'agit donc d'obtenir, à partir des questions du clinicien et du discours du patient, les éléments qui concernent la structure du sujet, au-delà de la phénoménologie.

Cette activité fait partie de la formation clinique.

Une discussion sur la rencontre clinique avec le patient suit la projection. Elle permet d'approfondir l'élaboration du cas et de soulever les questions de la clinique différentielle.
 

Les rencontres cliniques avec des patients du Programme d'études cliniques s'appuient sur des vidéos enregistrées à Paris, à l’hôpital du Val-de-Grâce, lors d'entretiens réalisés par Guy Briole ou par Dominique Vallet.


Guy Briole est psychanalyste à Paris, psychiatre et Professeur à l'hôpital du Val-de-Grâce (ancien directeur de l'École de Médecine du Val-de-Grâce) à Paris. Il est membre de l'École de la Cause Freudienne (ECF) dont il a été le Président (1997-98), de la Escuela Lacaniana de Psicoanálisis (ELP) et de l'Association Mondiale de Psychanalyse (AMP). Il enseigne au département de psychanalyse de l'université Paris VIII. Il fut le coordonnateur de la Red assistencial à Madrid lors des attentats du 11 mars 2004. Il a publié plusieurs ouvrages et il est l'auteur de plus de 500 articles.
 

Dominique Vallet est psychanalyste à Toulon, psychiatre et Professeur à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris. Il est membre de l’École de la Cause freudienne (ECF) et de l'Association Mondiale de Psychanalyse (AMP). Il a été manager hospitalier au sein du Service de Santé des Armées.


Une discussion clinique suivra la projection.

Fréquence : 4 fois dans l'année.

Dates :

  • mercredi 7 octobre 2020 à 18h30.
  • mercredi 25 novembre 2020 à 18h30.
  • mercredi 27 janvier 2021 à 18h30.
  • mercredi 14 avril 2021 à 18h30.

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                                                      bleu petit4- Nosographie psychiatrique

Fréquence : 2 fois dans l'année.

Durée : un an.

Les descriptions cliniques propres à la nosographie et à la sémiologie psychiatriques classiques font partie des notions fondatrices de la psychanalyse.

Les tentatives pour comprendre la folie, et la souffrance psychique en général, remontent à bien avant les débuts de la psychanalyse. Les psychiatres ont côtoyé la folie de près et certains d’entre eux en ont décrit les phénomènes de façon très fine.

Freud s’est appuyé sur la nosographie de son époque pour penser les catégories cliniques, névrose, psychose et perversion.

Psychiatre de formation, Lacan a recours à la classification psychiatrique classique pour aborder les phénomènes psychotiques. De Clérambault, qui a décrit l’automatisme mental, fut son maître.

Revenir aux notions fondamentales de la psychiatrie classique et retracer le cheminement qui a amené aux classifications et descriptions cliniques, permet à l’analyste de mieux se repérer devant la multiplicité des symptômes contemporains, psychotiques ou névrotiques, pour savoir y répondre. Tant sur le plan théorique que clinique, le clinicien gagne à se servir des apports précieux que la psychiatrie nous a légué.

Repères historiques, descriptions des catégories et sémiologie psychiatriques, feront partie de ce module d’introduction qui se déroulera en trois séances de deux heures :

 

Les mercredis de 19h à 21h :

  • 9 décembre 2020
  • 17 février 2021

Enseignante : Mercedes Rouault

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                                              petit5- Séminaire mensuel


Fréquence : mensuel.

Durée : un an.


Cette année le séminaire mensuel portera sur la lecture du Séminaire X de Jacques LACAN : L'angoisse.
Lacan annonce qu'il va nous mener au-delà de l'angoisse de castration, sur laquelle Freud avait buté : « Ce n'est point l'angoisse de castration en elle-même qui constitue l'impasse dernière du névrosé. »
Lacan précise la division subjective, d'où surgira un reste. Nous voyons ainsi l'objet petit a se construire, comme produit de cette division subjective.
L'angoisse ne se laisse pas prendre dans le filet des signifiants, un reste y fait obstacle, et ce reste c'est l'objet petit a. Derrière l'angoisse, la pulsion en tant qu'elle veut se satisfaire insiste sans trêve. Ainsi, l'angoisse est un signal du réel. La certitude de l'angoisse est connectée au réel de la jouissance.
Lacan déplie cela pas à pas dans ce Séminaire qui se présente comme une recherche, une sorte de chantier.

Cette année, nous étudierons les deux premières parties du Séminaire X : « Introduction à la structure de l'angoisse » et « Révision du statut de l'objet », soit 11 chapitres.

Pour plus d’informations, consultez le site web : http://pontfreudien.org/seminaires

Bibliographie :
- Lacan J., Le Séminaire, Livre X, L'angoisse (1962-63), Paris, Seuil, 2004.
- Miller J.-A., « Introduction à la lecture du Séminaire de L'angoisse de Jacques Lacan », La Cause freudienne No 58, Octobre 2004, pp. 61-100.
- Miller J.-A., « Introduction à la lecture du Séminaire L'angoisse », La Cause freudienne No 59, Février 2005, pp. 67-103.

Les mercredis de 19h à 21h :

  • 16 septembre 2020 : chapitre 1 - Mercedes Rouault.
  • 14 octobre 2020 : chapitre 2 - Mercedes Rouault.
  • Dimanche 18 octobre 2020 : le chapitre 3 sera commenté par l'invitée du Pont Freudien : Omaïra Meseguer, dans le cadre de la 50e rencontre du Pont Freudien.
  • 4 novembre 2020 : chapitre 4 - Ruzanna Hakobyan.
  • 2 décembre 2020 : chapitre 5 - Anne Béraud.
  • 6 janvier 2021 : chapitre 6 - Ana Lydia Santiago. Par Zoom.
  • 3 février 2021 : chapitre 7 - Fernando Rosa.
  • 10 mars 2021 : chapitre 8 - Anne Béraud.
  • 7 avril 2021 : chapitre 9 - Ana Lydia Santiago. Par Zoom.
  • Dimanche 18 avril 2021 : le chapitre 10 sera commenté par l'invitée du Pont Freudien : Beatriz Gonzalez-Renou, dans le cadre de la 51e rencontre du Pont Freudien.
  • 5 mai 2021 : chapitre 11 - Fernando Rosa.

Le chapitre 3 sera commenté par l'invitée du Pont Freudien : Omaïra Meseguer, dimanche 18 octobre 2020.
Le chapitre 10 sera commenté par l'invitée du Pont Freudien : Beatriz Gonzalez-Renou, dimanche 18 avril 2021.

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                                              petit6- Rencontres du Pont Freudien

Fréquence : deux soirs et deux fins de semaine

50ème rencontre : 16, 17, 18 octobre 2020 avec Omaïra MESEGUER : « Irruption du sexuel ».
  • Conférence : vendredi 16 octobre 2020 à 19h30 : sujet à venir.   
  • Séminaire théorique : samedi 17 octobre de 9h30 à 13h : « Irruption du sexuel ».
  • Séminaire clinique : samedi 17 octobre de 14h30 à 17h : exposé de deux cas cliniques par deux cliniciens : Anne BÉRAUD (psychanalyste à Montréal, Membre de la New Lacanian School (NLS) et de l'Association Mondiale de Psychanalyse (AMP). A.E. (Analyste de l'École) en exercice) et un autre clinicien du Québec, cas qui seront ensuite commentés par Omaïra MESEGUER.
  • Séminaire de lecture : dimanche 18 octobre de 10h à 13h : Chapitre 3 du Séminaire X L'Angoisse, de Jacques Lacan.
    Jacques Lacan, Le Séminaire, Livre X, L'angoisse (1962-63), Paris, Seuil, 2004, Chapitre 3, pp. 39-54.
    par Omaïra MESEGUER.
    Sigmund Freud, « Psychopathologie de l'hystérie » (Le cas Emma) : dans La naissance de la psychanalyse, Paris, PUF, 1956, pp. 359-369.
    par Ève DELMAS (Doctorante en psychologie).
     

51ème rencontre : 16, 17, 18 avril 2021 avec Beatriz GONZALEZ-RENOU : « Des enfants en psychanalyse ».


  • Conférence : vendredi 16 avril 2021 à 19h30 : sujet à venir.
  • Séminaire théorique : samedi 17 avril de 9h30 à 13h : « Des enfants en psychanalyse ».
  • Séminaire clinique : samedi 17 avril de 14h30 à 17h : exposé de deux cas cliniques commentés par Beatriz GONZALEZ-RENOU.
  • Séminaire de lecture : dimanche 18 avril de 10h à 13h : Chapitre 10 du Séminaire X L'angoisse, de Jacques Lacan.
    Jacques Lacan, Le Séminaire, Livre X, L'angoisse (1962-63), Paris, Seuil, 2004, Chapitre 10, pp. 155-172.
    par Beatriz GONZALEZ-RENOU
    Sigmund Freud,

Pour plus d’informations, consultez le site web : http://pontfreudien.org/

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                                              petit7- 7e Journées d’étude de NLS-Québec


Date : Samedi 27 et dimanche 28 mars 2021.

7e Journées d'étude théorico-clinique : théme en lien avec celui du congrès 2021 de la NLS : « Effets corporels de la langue ».

Samedi 27 mars 2021 : 9h30-17h30.
Dimanche 28 mars 2021 : 9h30-13h30.

5 présentations de cas cliniques, des cas en analyse et des cas rencontrés en institution seront discutés.
Des exposés théoriques. Une matinée consacrée à la passe avec un témoignage d'AE.
Invitées : Lieve BILLIET et Florencia Fernandez Coria SHANAHAN , AE (Analyste de l'École).


Pour plus d’informations, consultez le site web : http://nls-quebec.org/

 



Les enseignants :


  • Anne Béraud. Psychanalyste à Montréal. Membre de la New Lacanian School (NLS) et de l'Association Mondiale de Psychanalyse (AMP). A.E. (Analyste de l'École) de l'École Une en exercice (2018-2021). DESS de psychologie clinique et psychopathologie à l'Université Paris X. Co-fondatrice du Pont Freudien et Vice-présidente de NLS-Québec. Enseignante dans le cadre des séminaires mensuels du Pont Freudien. Auteure de plus d'une quarantaine d'articles publiés dans six langues et contribution aux ouvrages collectifs Du mariage et des psychanalystes, Éd. Navarin le Champ freudien / La règle du jeu, 2013 ; Entrées dans la psychose, sous la direction d'Hervé Castanet, Ed. Anthropos / Economica, Paris, 2017.
  • Ruzanna Hakobyan. Psychanalyste à Montréal. Membre de la New Lacanian School (NLS) dont elle est secrétaire, et de l'Association Mondiale de Psychanalyse (AMP). Présidente de NLS-Québec. Licence de psychologie (Université d’Erevan), Master de psychanalyse (Université Paris 8). Enseignante dans le cadre des séminaires mensuels du Pont Freudien. Auteure de plusieurs articles.
  • Mercedes Rouault. Psychanalyste. Psychiatre. Membre de NLS-Québec, dont elle est secrétaire. DEA de psychanalyse à l'Université Paris 8. Ancienne enseignante au CID (Centro de Investigación y Docencia) de la NEL (Nueva Escuela Lacaniana) à Caracas et à Bogota. Enseignante dans le cadre des séminaires mensuels du Pont Freudien.

Les enseignants invités :


  • Omaïra Meseguer. Psychanalyste à Paris. Membre de l'École de la Cause Freudienne (ECF) et de l'Association Mondiale de Psychanalyse (AMP). Psychologue clinicienne à l’Institut hospitalier soins études pour adolescents  (IHSEA-Aubervilliers). DESS de psychologie clinique et pathologique (Université Rennes 2), DEA de psychanalyse (Université Paris 8). Auteure de nombreux articles. Rédactrice ajointe de la revue La Cause du désir."
  • Beatriz Gonzalez-Renou. Psychanalyste à Paris. Membre de l'École de la Cause Freudienne (ECF) et de l'Association Mondiale de Psychanalyse (AMP). DESS de psychologie clinique et pathologique (Université Paris 13), DEA de psychanalyse (Université Paris 8). Auteure de nombreux articles.
  • Florencia Fernandez Coria Shanahan. Psychanalyste à Dublin (Irlande). Membre de la New Lacanian School (NLS) et de l'Association Mondiale de Psychanalyse (AMP). A.E. (Analyste de l'École) de la NLS en exercice (2019-2022). Membre de ICLO Society of the NLS (Irish Circle of Lacanian Orientation of the New Lacanian School) www.iclo-nls.org. Licence de Psychologie (UNLP, Argentine). Auteure de nombreux articles.
  • Lieve Billiet. Psychanalyste à Gand (Belgique) (A.M.E.). Analyste Membre de la New Lacanian School (NLS) et de l'Association Mondiale de Psychanalyse (AMP). Membre du Kring voor Psychoanalyse van de NLS. Docteur en psychologie clinique, enseignante à la Section Clinique PPaK-Gent. Auteure de nombreux articles.

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Prologue de Guitrancourt

par Jacques-Alain Miller


« Nulle part au monde il n’y a de diplôme de psychanalyste. Et non pas par hasard, ou par inadvertance, mais pour des raisons qui tiennent à l’essence de ce qu’est la psychanalyse.
 

On ne voit pas ce que serait l’épreuve de capacité qui déciderait du psychanalyste, alors que l’exercice de la psychanalyse est d’ordre privé, réservé à la confidence que fait le patient à un analyste du plus intime de sa cogitation.

Admettons que l’analyste y réponde par une opération, qui est l’interprétation, et qui porte sur ce que l’on appelle l’inconscient. Cette opération ne pourrait-elle faire la matière de l’épreuve? – d’autant que l’interprétation n’est pas l’apanage de la psychanalyse, que toute critique des textes, des documents, des inscriptions, l’emploie aussi bien. Mais l’inconscient freudien n’est constitué que dans la relation de parole que j’ai dite, ne peut être homologué en dehors d’elle, et l’interprétation psychanalytique n’est pas probante en elle-même, mais par les effets, imprévisibles, qu’elle suscite chez celui qui la reçoit, et dans le cadre de cette relation même. On n’en sort pas.

Il en résulte que c’est l’analysant qui, seul, devrait être reçu pour attester la capacité de l’analyste –, si son témoignage n’était faussé par l’effet de transfert, qui s’installe aisément d’emblée. Cela fait déjà voir que le seul témoignage recevable, le seul à donner quelque assurance concernant le travail qui s’est fait, serait celui d’un analysant après transfert, mais qui voudrait encore servir la cause de la psychanalyse.
 

Ce que je désigne là comme le témoignage de l’analysant est le nucleus de l’enseignement de la psychanalyse, pour autant que celui-ci réponde à la question de savoir ce qui peut se transmettre au public d’une expérience essentiellement privée.
 

Ce témoignage, Jacques Lacan l’a établi, sous le nom de la passe (1967); à cet enseignement, il a donné son idéal, le mathème[1] (1974). De l’une à l’autre, il y a toute une gradation : le témoignage de la passe, encore tout grevé de la particularité du sujet, est confiné à un cercle restreint, interne au groupe analytique; l’enseignement du mathème, qui doit être démonstratif, est pour tous – et c’est là que la psychanalyse rencontre l’Université.
 

L’expérience se poursuit en France, à Paris, depuis quatorze ans. Elle est à l’origine de la création de plusieurs Sections cliniques en France et en Europe.
 

Il me faut dire clairement ce que cet enseignement est, et ce qu’il n’est pas.
 

  • Il est universitaire; il est systématique et gradué; il est dispensé par des responsables qualifiés; il est sanctionné par des diplômes.
  • Il n’est pas habilitant quant à l’exercice de la psychanalyse.

L’impératif formulé par Freud qu’un analyste soit analysé, a été non seulement confirmé par Lacan, mais radicalisé par la thèse selon laquelle une analyse n’a pas d’autre fin que la production d’un analyste. La transgression de cette éthique se paie cher – et à tous les coups, du côté de celui qui la commet.
 

Que ce soit à Paris, à Bruxelles ou à Barcelone, que ses modalités soient étatiques ou privées, il est d’orientation lacanienne. Ceux qui le reçoivent sont définis comme des participants : ce terme est préféré à celui d’étudiant, pour souligner le haut degré d’initiative qui leur est donné – le travail à fournir ne leur sera pas extorqué : il dépend d’eux; il sera guidé, et évalué.

Il n’y a pas de paradoxe à poser que les exigences les plus strictes portent sur ceux qui s’essayent à une fonction enseignante dans le Champ freudien sans précédent dans son genre : puisque le savoir, s’il prend son autorité de sa cohérence, ne trouve sa vérité que dans l’inconscient, c’est-à-dire d’un savoir où il n’y a personne pour dire « je sais », ce qui se traduit par ceci, qu’on ne dispense un enseignement qu’à condition de le soutenir d’une élaboration inédite, si modeste soit-elle.

On commence, en Espagne comme en Belgique, par la partie clinique de cet enseignement.

La clinique n’est pas une science, c’est-à-dire un savoir qui se démontre; c’est un savoir empirique, inséparable de l’histoire des idées. En l’enseignant, nous ne faisons pas que suppléer aux défaillances d’une psychiatrie à qui le progrès de la chimie fait souvent négliger son trésor classique; nous y introduisons aussi un élément de certitude (le mathème de l’Hystérie).

Les présentations de malades viendront demain étoffer cet enseignement. Le domaine dit en France des études approfondies, et dont le ressort est la rédaction d’une thèse de doctorat, s’ajoutera plus tard. Conformément à ce qui fut jadis sous la direction de Lacan, nous procéderons pas à pas. »

 

Jacques-Alain Miller, 15 août 1988.
 

[1] Du grec mathema, ce qui s’apprend.