Date : Samedi 20 septembre 2025 de 10h à 12h
Moment qui constitue un point d'orgue du travail en cartel, puisque c'est le lieu où sont exposés les travaux des cartellisants.
À chaque rentrée du mois de septembre, une rencontre des cartels a lieu où de nouveaux cartels peuvent se former.
Lieu : UQAM, Local J-4255 (4e étage) Pavillon Judith Jasmin, 1495 rue St-Denis, Montréal, H2X 1K1, Métro Berri-UQAM.
Pour plus d’informations, consultez : http://nls-quebec.org
et contactez Amal Wahbi et Fernando Rosa, responsables des cartels :
wahbi_amal@hotmail.com
phernandorosa@yahoo.com.br
2- Rencontres cliniques avec patients
Fréquence : 3 fois dans l'année.
La « présentation de malades » a été au principe même de la formation, depuis le milieu du 19ème siècle, de générations successives de psychiatres et d’infirmiers, puis plus tard de psychologues et de psychanalystes, mais aussi de travailleurs sociaux, bref, de tous ceux que leur fonction destinait à soigner à l’hôpital, comme à accompagner hors de l’hôpital, les « malades mentaux ».
La « présentation de malades » est donc une pratique psychiatrique très ancienne et précieuse, particulièrement à l’école française. Elle est associée au tableau d'André Brouillet, Une leçon clinique du Dr Charcot à la Salpêtrière.
Traditionnellement, cette activité appartenait au strict champ psychiatrique, mais depuis les années 60, elle a été réintroduite par Jacques Lacan, avec les présentations de malades qu’il menait à l’hôpital Ste Anne à Paris. Elle est devenue un instrument du travail psychothérapique à l’hôpital, mais aussi de formation des psychanalystes dans le cadre des Programmes, Antennes et Sections cliniques créés sous les auspices du Département de psychanalyse de Paris VIII.
Dans le moment actuel, notamment en Amérique du Nord, on peut constater un certain déclin de la méthode clinique, dans une psychiatrie qui vise plus une définition de la maladie mentale à partir de l’application d’une série d’échelles qu’une référence formelle à la singularité du cas. Il y a donc une perte de référence à la clinique, tant dans la formation que dans la recherche et dans la pratique, qui se trouve de plus en plus réduite autour d’une nosologie limitée à des constellations syndromiques d’items co-occurents, propres aux classifications a-théoriques contemporaines.
Le Programme d'études cliniques vise à maintenir vivante la clinique psychanalytique qui se trouve de plus en plus effacée de la psychiatrie, de la psychologie et du champ de la santé mentale. Il ne s’agit donc pas d’une question d’École, mais bien plutôt du souci de soutenir un type d’approche thérapeutique qui reste tout à fait légitime pour la compréhension de la maladie mentale.
La démarche est la suivante. Une équipe soignante propose à un psychanalyste de rencontrer un patient, en présence même de l'équipe et des participants au Programme d'études cliniques. Qu’attendre de cette rencontre ? Pour le patient, c’est une occasion de venir témoigner de ce qui, pour lui, est « impossible à supporter ». Pour l’équipe soignante, des éclairages nouveaux peuvent être apportés sur certaines butées que rencontre la prise en charge. De même, des questions concernant les modalités de la stratégie thérapeutique sont soulevées.
Pour les participants au Programme d'études cliniques, il s’agit de se faire enseigner par les propos du patient à partir des inventions qu’il propose, et pas seulement dans une perspective de vérification, tout en cherchant cependant à repérer au plus près la structure clinique et le diagnostic. Il s'agit donc d'obtenir, à partir des questions du clinicien et du discours du patient, les éléments qui concernent la structure du sujet, au-delà de la phénoménologie.
Cette activité fait partie de la formation clinique.
Une discussion sur la rencontre clinique avec le patient suit la projection. Elle permet d'approfondir l'élaboration du cas et de soulever les questions de la clinique différentielle.
Les rencontres cliniques avec des patients du Programme d'études cliniques s'appuient sur des vidéos enregistrées en France.
Une discussion clinique suivra la projection structurée en 3 parties :
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Psychopathologie avec diagnostic différentiel
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Technique de l'entretien
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Construction du cas.
Fréquence : 3 fois dans l'année d'une durée de 2h30 : de 18h45 à 21h15.
Dates :
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mercredi 22 octobre 2025 de 18h45 à 21h15 : UQAM, Local J-4255 (4e étage)
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mercredi 21 janvier 2026 de 18h45 à 21h15 : UQAM, Local J-4255 (4e étage)
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mercredi 1er avril 2026 de 18h45 à 21h15 : UQAM, Local J-4255 (4e étage)
3- Atelier de constructions de cas
Fréquence : 3 fois dans l'année.
Durée : un an.
La présentation de cas est une pratique fondamentale pour la formation à la clinique psychanalytique, comme pour la recherche clinique en psychanalyse. Celle-ci ne peut se passer de la logique du cas et des principes qui régissent l'expérience de l'analyse.
«Un récit de cas implique toujours un choix du clinicien ; celui d’extraire, d’épingler, de mettre en avant ou de laisser de côté un certain nombre d’éléments pour cerner l’«os» du cas. Un cas, en psychanalyse, est une écriture qui tente d’attraper le plus singulier du sujet. Comment se nouent écriture et clinique ? À l’heure où nous sommes poussés à une logique de remplissage de cases, l’écriture de cas apparaît comme une manière de préserver l’incomparable de l’un par un.»* (* Omaïra Meseguer. Conférence « Qu’est-ce que construire un cas en psychanalyse? » presenté au CARPH en octobre 2020).
À partir des coordonnées établies par Sigmund Freud et Jacques Lacan pour la construction d'un cas, et soulignant qu'il ne s'agit pas d'une simple compilation de données, ni d'une simple anamnèse, mais plutôt de revoir les cas dans leur singularité, nous vérifions ainsi la cohérence et l'actualité de la psychanalyse que nous pratiquons. Pour cette raison, il s'agit toujours de préciser la logique analytique déduite du détail et donc de la particularité de chaque cas.
Pour cela, une question doit se dégager dans le texte de chaque cas.
La clinique psychanalytique interroge le praticien sur l'effectivité de son acte.
Cette activité est incontournable pour ceux qui souhaitent se former à la pratique clinique.
L'élucidation des cas permettra l'articulation de la pratique et de la théorie et aidera l'enseignant à présenter, à travers la discussion des cas, les obstacles au diagnostic et les mécanismes de formation des symptômes qui permettent de mettre en évidence leur logique.
À chaque séance, il sera demandé à un participant au Programme d'Études Cliniques de présenter un cas.
Fréquence : 3 fois dans l'année d'une durée de 1h30
Dates : samedi de 10h à 11h30 :
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Samedi 17 janvier 2026 : par Zoom
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Samedi 28 mars 2026 : par Zoom
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Samedi 9 mai 2026 : par Zoom
Enseignante : Ariane CHOTTIN
4- Séminaire ouvert de NLS-Québec vers le congrès de la NLS
« VARITÉ - Variations de la vérité en psychanalyse ».
Étude collective du texte de J. Lacan « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse » (Écrits), ainsi qu'un passage du Séminaire XX Encore sur la vérité.
Deux cas cliniques présentés par des cliniciens inscrits au PEC seront également travaillés.
Date : Samedi 6 décembre de 10h à 16h :
10h -13h : Textes de Lacan
13h - 14h15 : Pause
14h15 - 16h : Cas cliniques.
Lieu : UQAM, Local J-4255 (4e étage) Pavillon Judith Jasmin, 1495 rue St-Denis, Montréal, H2X 1K1, Métro Berri-UQAM.
Pour plus d’informations, consultez : http://nls-quebec.org
5- Séminaire mensuel
Fréquence : mensuel.
Durée : 10 mois.
Étude du Séminaire XV L'acte psychanalytique, de Jacques Lacan.
Jacques Lacan, Le Séminaire XV L'acte psychanalytique, (1967-1968), Texte établi par Jacques-Alain Miller, Paris, Seuil & Le Camp freudien, 2024.
Le Séminaire XV, prononcé par Lacan en 1967-1968, porte sur l’acte psychanalytique. Il est contemporain de la « Proposition du 9 octobre 1967 sur le psychanalyste de l’École » (Autres écrits), donc de l’invention de la passe. En effet, Lacan s’interroge sur ce qui fonde le passage de l’analysant à l’analyste, et en quoi cela constitue un acte. Que se passe-t-il pour qu’un analysant arrive au terme de son analyse, en prenne acte, et occupe cette position d’analyste pour d’autres ? Que se produit-il à la fin d'une analyse, dont Lacan détermine qu'il y a une fin. Pour que l'analysant produise l'acte de franchissement de la fin de son analyse, il aura fallu que l'analyste accomplisse ce qui relève de l'acte psychanalytique, ouvrant la possibilité de l'analyse même, faisant fonctionner le sujet supposé savoir où se déchiffre l'inconscient. L'acte se situe donc aux deux extrémités de l'analyse, produit par le psychanalyste, et à la fin du parcours, par l'analysant lui-même. Ainsi, le Séminaire traite de la question "qu'est-ce qu'un analyste", et pour y répondre, Lacan articule la logique du parcours d'une analyse.
Nous examinerons cette année le Séminaire XV, en travaillant 13 chapitres (les trois dernières parties du Séminaire), à partir du 4e chapitre,Clotilde Leguil ayant déjà traité de la première partie du Séminaire XV.
Pour plus d’informations, consultez le site web : http://pontfreudien.org/seminaires
Lieu : UQAM, Local J-4255 (4e étage), Pavillon Judith Jasmin, 1495 rue St-Denis, Montréal, Métro Berri-UQAM.
Les mercredis de 19h à 21h :
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Mercredi 24 septembre 2025 : Chapitre 4 - Amal Wahbi- Local J-4255
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Mercredi 15 octobre 2025 : Chapitres 5 & 6 - Anne Béraud - Local J-4255
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Mercredi 5 novembre 2025 : Chapitre 7 - - Local J-4255
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Mercredi 3 décembre 2025 : Chapitre 8 - - Local J-4255
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Mercredi 14 janvier 2026 : Chapitre 9 - Anne Béraud - Local J-4255
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Mercredi 11 février 2026: Chapitres 10 & 11 - - Local J-4255
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Mercredi 18 mars 2026 : Chapitre 12 - Fernando Rosa - Local J-4255
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Mercredi 8 avril 2026 : Chapitre 13 - William Delisle - Local J-4255
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Mercredi 13 mai 2026 : Chapitres 14 & 15 - William Delisle - Local J-4255
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Mercredi 3 juin 2026 : Chapitre 16 - Fernando Rosa - Local J-4255
Le travail en cartel
Pour travailler ce Séminaire XV, chaque participant au Programme sera inscrit dans un cartel, où il est attendu que le participant y mette du sien dans ce travail de cartel.
Un cartel est un petit groupe de travail qui permet une élaboration soutenue et qui possède une structure et un mode de fonctionnement propre. Un cartel est composé de quatre personnes et d'un Plus-Un, davantage expérimenté, dont la fonction est d’assurer le fonctionnement du cartel à partir du travail de chacun et d’interpréter les effets imaginaires du groupe. La durée du cartel est d'un an ou deux ans maximum.
Ainsi, les participants se réuniront en cartels et travailleront le Séminaire XV dans chacun des cartels.
Le travail sera réalisé en deux temps :
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Dans un premier temps, les cartels traiteront des chapitres du Séminaire XV pendant leurs rencontres.
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Dans le second temps, le séminaire mensuel capitonnera (articulera) les chapitres travaillés dans les cartels.
La fréquence des rencontres des cartels reste à la discrétion de chaque cartel.
6- Rencontre du Pont Freudien
57e rencontre : 20, 21 février 2026 avec Angèle TERRIER : La psychanalyse avec les enfants.
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Conférence : vendredi 20 février 2026 à 19h :
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Séminaire de lecture : samedi 21 février 2026 de 10h à 13h : un texte de Freud et un texte de Lacan sur le thème.
Le texte de Freud présenté par un participant et celui de Lacan par l'invitée.
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Séminaire théorique : samedi 21 février de 14h30 à 17h : La psychanalyse avec les enfants.
Argument conférence :
Argument séminaire :
Lieu : UQAM,
Pour plus d’informations, consultez le site web : http://pontfreudien.org/
7- Séminaire clinique fermé de NLS-Québec
Séminaire fermé réservé aux inscrits au PEC et aux membres de NLS-Québec : avec Angèle TERRIER
Un cas présenté par un clinicien du Québec et un cas présentée par Angèle Terrier.
Date : Dimanche 22 février 2026 de 10h à 12h30.
8- 15e Journées d’étude de NLS-Québec avec une AE (Analyste de l'École)
Invitée : Pénélope FAY (AE)
Dates : Vendredi 22, samedi 23, dimanche 24 mai 2026
15e Journées d'étude théorico-clinique :
Vendredi 22 mai 2024 à 19h : Conférence :
Argument de la Conférence :
Argument des séminaires :
Samedi 23 et dimanche 24 mai 2026 :
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Séminaire donné par une AE (Analyste de l'École) : samedi 23 mai de 10h à 13h.
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Séminaire clinique : Présentation de deux cas cliniques par deux cliniciens du Québec : samedi 23 mai de 14h30 à 17h.
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Séminaire théorico-clinique sur la question de la vérité en psychanalyse : dimanche 24 mai de 10h à 12h30.
Lieu de la journée : UQÀM,
Les enseignants :
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Anne Béraud. Psychanalyste à Montréal. Membre de la New Lacanian School (NLS) et de l'Association Mondiale de Psychanalyse (AMP). A.E. (Analyste de l'École) de l'École Une (2018-2021). DESS de psychologie clinique et psychopathologie à l'Université Paris X. Co-fondatrice du Pont Freudien et Présidente de NLS-Québec. Enseignante dans le cadre des séminaires mensuels du Pont Freudien. Auteure de plus d'une cinquantaine d'articles et contribution aux ouvrages collectifs Du mariage et des psychanalystes, Éd. Navarin le Champ freudien / La règle du jeu, 2013 ; Entrées dans la psychose, sous la direction d'Hervé Castanet, Ed. Anthropos / Economica, Paris, 2017 ; La práctica del pase en las Escuelas del Campo freudiano, sous la direction de Jacques-Alain Miller et Alejandra Glaze, Buenos Aires, Gramma, 2022.
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Fernando S. Rosa. PhD. Secrétaire de NLS-Québec. Accueillant à la Maison Buissonnière. Licence en philosophie (Université de São Paulo), Master en philosophie (UQAM), Doctorat en sciences des religions (UdeM), Doctorat en philosophie (Université de Strasbourg), Master en thérapie familiale et conjugale (Université Ibero-americana). Enseignant dans le cadre des séminaires mensuels du Pont Freudien.
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Les enseignantes invitées :
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Angèle TERRIER. Psychanalyste à Paris (France). Membre de l'École de la Cause freudienne (ECF) et de l'Association Mondiale de Psychanalyse. Directrice du lieu d’accueil enfants-parents « CLAP-passage des tout-petits », psychologue dans un service de psychiatrie infanto-juvénile, DESS de psychologie clinique et pathologique, DEA de psychanalyse (Paris 8). Autrice de nombreux articles.
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Pénélope FAY. Psychanalyste à Bordeaux (France). Membre de l'École de la Cause freudienne (ECF) et de l'Association Mondiale de Psychanalyse. A.E. (Analyste de l'École) de l'ECF (2025-2027). Psychologue clinicienne, master de psychanalyse (Paris 8), master 2 de psychopathologie infanto-juvénile (Rennes 2), maîtrise de philosophie (Bordeaux 3), enseignante à la section clinique de Bordeaux. Autrice de nombreux articles.
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Ariane CHOTTIN. Psychanalyste à Paris (France). Membre de l'École de la Cause freudienne (ECF) et de l'Association Mondiale de Psychanalyse (AMP). Directrice du centre parADOxes (un lieu et un lien pour les 11-25 ans : https://www.paradoxes-paris.org). Maîtrise de lettres (Université Paris 8), DEA de psychanalyse (Université Paris 8), DESS de psychopathologie clinique (Université Rennes). Autrice de nombreux articles.
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Prologue de Guitrancourt
par Jacques-Alain Miller
« Nulle part au monde il n’y a de diplôme de psychanalyste. Et non pas par hasard, ou par inadvertance, mais pour des raisons qui tiennent à l’essence de ce qu’est la psychanalyse.
On ne voit pas ce que serait l’épreuve de capacité qui déciderait du psychanalyste, alors que l’exercice de la psychanalyse est d’ordre privé, réservé à la confidence que fait le patient à un analyste du plus intime de sa cogitation.
Admettons que l’analyste y réponde par une opération, qui est l’interprétation, et qui porte sur ce que l’on appelle l’inconscient. Cette opération ne pourrait-elle faire la matière de l’épreuve? – d’autant que l’interprétation n’est pas l’apanage de la psychanalyse, que toute critique des textes, des documents, des inscriptions, l’emploie aussi bien. Mais l’inconscient freudien n’est constitué que dans la relation de parole que j’ai dite, ne peut être homologué en dehors d’elle, et l’interprétation psychanalytique n’est pas probante en elle-même, mais par les effets, imprévisibles, qu’elle suscite chez celui qui la reçoit, et dans le cadre de cette relation même. On n’en sort pas.
Il en résulte que c’est l’analysant qui, seul, devrait être reçu pour attester la capacité de l’analyste –, si son témoignage n’était faussé par l’effet de transfert, qui s’installe aisément d’emblée. Cela fait déjà voir que le seul témoignage recevable, le seul à donner quelque assurance concernant le travail qui s’est fait, serait celui d’un analysant après transfert, mais qui voudrait encore servir la cause de la psychanalyse.
Ce que je désigne là comme le témoignage de l’analysant est le nucleus de l’enseignement de la psychanalyse, pour autant que celui-ci réponde à la question de savoir ce qui peut se transmettre au public d’une expérience essentiellement privée.
Ce témoignage, Jacques Lacan l’a établi, sous le nom de la passe (1967); à cet enseignement, il a donné son idéal, le mathème[1] (1974). De l’une à l’autre, il y a toute une gradation : le témoignage de la passe, encore tout grevé de la particularité du sujet, est confiné à un cercle restreint, interne au groupe analytique; l’enseignement du mathème, qui doit être démonstratif, est pour tous – et c’est là que la psychanalyse rencontre l’Université.
L’expérience se poursuit en France, à Paris, depuis quatorze ans. Elle est à l’origine de la création de plusieurs Sections cliniques en France et en Europe.
Il me faut dire clairement ce que cet enseignement est, et ce qu’il n’est pas.
Il est universitaire; il est systématique et gradué; il est dispensé par des responsables qualifiés; il est sanctionné par des diplômes. Il n’est pas habilitant quant à l’exercice de la psychanalyse.
L’impératif formulé par Freud qu’un analyste soit analysé, a été non seulement confirmé par Lacan, mais radicalisé par la thèse selon laquelle une analyse n’a pas d’autre fin que la production d’un analyste. La transgression de cette éthique se paie cher – et à tous les coups, du côté de celui qui la commet.
Que ce soit à Paris, à Bruxelles ou à Barcelone, que ses modalités soient étatiques ou privées, il est d’orientation lacanienne. Ceux qui le reçoivent sont définis comme des participants : ce terme est préféré à celui d’étudiant, pour souligner le haut degré d’initiative qui leur est donné – le travail à fournir ne leur sera pas extorqué : il dépend d’eux; il sera guidé, et évalué.
Il n’y a pas de paradoxe à poser que les exigences les plus strictes portent sur ceux qui s’essayent à une fonction enseignante dans le Champ freudien sans précédent dans son genre : puisque le savoir, s’il prend son autorité de sa cohérence, ne trouve sa vérité que dans l’inconscient, c’est-à-dire d’un savoir où il n’y a personne pour dire « je sais », ce qui se traduit par ceci, qu’on ne dispense un enseignement qu’à condition de le soutenir d’une élaboration inédite, si modeste soit-elle.
On commence, en Espagne comme en Belgique, par la partie clinique de cet enseignement.
La clinique n’est pas une science, c’est-à-dire un savoir qui se démontre; c’est un savoir empirique, inséparable de l’histoire des idées. En l’enseignant, nous ne faisons pas que suppléer aux défaillances d’une psychiatrie à qui le progrès de la chimie fait souvent négliger son trésor classique; nous y introduisons aussi un élément de certitude (le mathème de l’Hystérie).
Les présentations de malades viendront demain étoffer cet enseignement. Le domaine dit en France des études approfondies, et dont le ressort est la rédaction d’une thèse de doctorat, s’ajoutera plus tard. Conformément à ce qui fut jadis sous la direction de Lacan, nous procéderons pas à pas.»
Jacques-Alain Miller, 15 août 1988.
[1] Du grec mathema, ce qui s’apprend. |
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